Dans cet article, je vous donne le mode d'emploi pour poser vos besoins et vos limites avec bienveillance et efficacité.
Pourtant vous, et vous seul(e) connaissez vos besoins et vos limites.
Comment voulez-vous que vos interlocuteurs puissent savoir ce que vous voulez ou ne voulez pas, si vous ne leur avez pas clairement exprimé vos attentes et refus.
Le fait de ne pas oser exprimer vos besoins aura systématiquement des conséquences négatives pour votre estime de vous-même.
De plus la cohabitation avec votre entourage va devenir rapidement très inconfortable.
Vous allez vous en vouloir de ne pas oser demander et vous allez en vouloir aux autres de ne pas avoir réussi à deviner vos besoins et vos difficultés.
Et si vous continuez, régulièrement, à ne pas vous exprimer, vous risquez de vous enfermer dans des réactions passives-agressives qui augmenterons votre frustration et votre sensation de ne pas être entendu(e)s et cela pourrait générer un gouffre d’incompréhensions et de non-dit entre vous et votre entourage.
Bien entendu, à terme c’est votre confiance en vous qui va trinquer.
Mais attention, il ne s’agit pas de demander n’importe quoi, n’importe comment, n’importe quand et à n’importe qui. Au contraire, la façon d’exprimer vos demande est cruciale pour obtenir que les autres vous écoutent.
Voilà quelques conseils pratiques pour vous aider à acquérir ce savoir-faire précieux.
N’attendez pas que vos enfants vous proposent spontanément leur aide pour débarrasser la table. Vous risquez d’attendre longtemps et vous continuerez à vous débrouiller seul(e) en vous agaçant et en maugréant sans aucun résultat. A terme, vous risquez même d’exploser et de leur hurler dessus pour un motif n’ayant plus grand-chose à voir avec le problème initial et vous vous en voudrez de votre colère.
De même, dans un restaurant, si vous n’osez pas renvoyer un plat froid, au risque de vous disputer avec le serveur, votre repas va être gâché, vous vous sentirez frustré(e) et surtout, vous vous en voudrez de votre silence, et vous finirez probablement par vous trouver bien lâche de n’avoir rien dit.
Pour votre propre bien-être, il est très important que vous vous exprimiez clairement, et tant pis, si ce que vous dites ne plait pas à votre interlocuteur.
Rappelez-vous : Votre intention est de satisfaire vos besoins pas d’embêter les autres.
Si cela les embête, c’est leur droit de ne pas être content(e)s ou de vous refuser ce que vous avez demandé. Mais cela ne signifie pas que vous avez eu tort de prendre la parole et de vous affirmer.
De fait, si vous vous donnez le droit de demander, vous devez donner à l’autre le droit de refuser ce que vous demandez ou de négocier un compromis.
Décevant, certes. Mais l’important est ici, de comprendre que votre patron ou votre partenaire n’a pas agi de cette façon par ce qu’il/elle vous en veux, ne vous aime pas ou a voulu vous blesser.
Vous avez le droit d’affirmer clairement votre point de vue et vos besoins, les autres autour de vous également.
Avant d’exprimer votre demande, il est crucial de prendre le temps de réfléchir au préalable à vos objectifs .
· J comme je
Parlez toujours de vous et commencez toutes vos phrases par je (« j’aimerais, j’apprécierais, je souhaite, je ne peux pas, je ne souhaite pas… »).
Quand vous parlez de vous, il y a beaucoup moins de risque que l’autre se sente attaqué(e) ou menacé(e). Au contraire c’est une preuve implicite de confiance en l’autre que de vous dévoiler. Cela facilite de ce fait le dialogue.
· E comme émotion
Parlez de vos émotions à vous : C’est essentiel à l’affirmation de soi, en partie pour des raisons pratiques. Personne ne peut en effet contester des sentiments qui n’appartiennent qu’à vous.
Si vous dites: «J’avais raison et tu avais tort», on peut le contester. ais si vous dites: «Je t’en ai voulu d’agir comme tu l’as fait », votre interlocuteur(trice) ne peut vous contredire, il ou elle ne peut vous dire: «Non, tu ne m’en as pas voulu.»
· E comme empathie
Tenez compte des émotions de l’autre (« je comprends bien… mais j’aimerais »). Vous voulez que l’autre vous écoute, et c’est une demande tout à fait normale, mais cela n’aboutira pas, si vous refusez d’écouter l’autre. Pourquoi il ou elle le ferait, si vous ne lui refusez le même droit ?
· P comme précis
Demandez directement et clairement ce que vous voulez ( « j’ai besoin de l’aide d’une personne pendant 3 jours pour boucler le dossier … pour la date prévue », « je souhaite une augmentation de 10% de mon salaire actuel à partir du mois prochain »).
Quand vous exprimez une demande précise et concrète, il a moins de risque que votre interlocuteur(trice) soient dérangé(e)s par votre demande.
Au contraire, si votre demande est vague, elle risque d’être comprise par l’autre comme une demande de reconnaissance, d’affection, de sympathie…Cela va générer des enjeux émotionnelles qui vont brouiller et peut-être même rendre incompréhensible votre demande.
· P comme persistance
N’hésitez pas à répéter votre demande plusieurs fois, comme un disque rayé, en alternant avec l’empathie (« je comprends que vous ayez besoin d’un temps de réflexion, mais j’ai vraiment besoin de mes mercredi après-midi de libre »). En un mot, insistez !
Si votre demande est complexe ou si elle n’a pas immédiatement abouti, n’hésitez pas à négocier
Ainsi si vous voulez une augmentation de salaire, vous pouvez proposer une contrepartie à votre direction.
En montrant ainsi que vous êtes prêt(e) à des compromis, vous prouvez non seulement votre capacité d’adaptation, mais surtout vous transformez l’autre d’adversaire potentiel en partenaire. Vous avez su prendre en compte ses besoins ! Il ou elle vous en sera reconnaissant(e)
Il y a de fortes chances, qu’une fois l’ échange terminé, vous restiez en relation avec l’autre, surtout s’il s’agit votre partenaire !
Si vous obtenez une réponse positive, remerciez chaleureusement : « Je vous/te remercie beaucoup, je suis très satisfait(e) de votre/ta réponse. »
Dans le cas d’une réponse négative, manifestez votre déception, mais remerciez votre interlocuteur de vous avoir écouté : « Je suis déçu(e) de ne pas avoir obtenu d’augmentation, merci toutefois de m’avoir écouté. »
Si la réponse n’est qu’en partie positive, après une négociation, essayez d’accorder plus d’attention à ce que vous avez obtenu qu’à ce que vous n’avez pas obtenu.
Il vaut mieux dire : « Je vous remercie de m’avoir accordé 5 % d’augmentation. Même si j’en espérais 10… » plutôt que : « Comment, 5 %, mais ce n’est rien ! Vous pourriez au moins aller jusqu’à 10 %… ». Reconnaissez l’effort de l’autre : si vous partez, en criant votre colère, vous ne lui donnerez guère envie de faire un effort supplémentaire en votre faveur.
Les bons négociateurs/trices connaissent l’intérêt de terminer positivement un échange. Même si le résultat n’est que partiel. Plus tard, ils pourront toujours reprendre la négociation, puisqu’ils sont restés en bons termes avec leur interlocuteur/trice.
Surtout, ne justifiez jamais vos demandes. Elles expriment vos besoins, elles sont donc légitimes !
Savoir clairement dire non est aussi important que de savoir exprimer vos demandes efficacement. Cela vous permet de signifier clairement vos limites à votre entourage. Cela vous donnera aussi les moyens de défendre vos besoins et vos droits, sans agresser l’autre, ou attendre que l’autre protège vos intérêts à votre place.
Le refus peut se faire avec respect et empathie. Il se peut de fait que l’autre apprécie votre franchise et la vive comme une preuve de confiance.
Le refus de quelque chose à un instant T ne signifie pas que vous en voulez à l’autre ou que vous remettez en cause votre relation avec lui/elle. De fait, les refus se transforment rarement en conflit !
De fait oser dire non permet souvent de clarifier votre position pour l’autre.
Vous évitez le piège redoutable de la dissonance cognitive.
Ainsi exemple : accepter une sortie entre amis alors que vous êtes fatigué(e) et auriez préférée aller au lit. De fait vous allez probablement passer une mauvaise soirée, en vouloir à vos ami(e)s de cette soirée et surtout vous en vouloir de ne pas avoir dit Non.
Vous vous préservez d’une surcharge de travail, de responsabilités, de contraintes…
Vous respectez vos besoins et surtout vous vous prouvez à vous-même que vous pouvez compter sur vous pour protéger vos intérêts, ce qui constitue l’une des bases de la confiance en soi.
Les règles sont en fait les même que pour les demandes:
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